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  • Plan de rigueur : traitement de toute relative faveur pour les personnes handicapées

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    CBD_3361.jpgEt un tour de vis supplémentaire ! François Fillon (photo ci-contre) a dévoilé, ce lundi 7 novembre, le nouveau plan de rigueur qui vient compléter le premier, annoncé le 24 août. Objectif : réaliser 65 milliards d'économies supplémentaires d'ici à 2016, afin de respecter les engagements de réduction des déficits malgré le ralentissement économique, et envoyer un message rassurant aux marchés financiers.

    Le gouvernement va notamment relever le taux réduit de TVA de 5,5% à un taux intermédiaire de 7% « sur tous les produits et les services à l'exception des produits de première nécessité notamment l'alimentation ». Dur pour le portefeuille des Français, et notamment pour tous les bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé (AAH) et de faibles pensions d’invalidité qui vivent sous le seuil de pauvreté. Une augmentation de 1,5 point de la TVA est plus difficile à encaisser quand on perçoit une AAH de 743,62 € que quand on touche un salaire de 6 000 €...

    La TVA reste à 5,5% sur les équipements et services pour les personnes handicapées

    Les personnes en situation de handicap vont toutefois bénéficier d’un tout relatif traitement de faveur. « Les équipements et les services à destination des personnes handicapées ne seront pas concernés par la hausse » de la TVA, a précisé le Premier ministre. De plus, alors que la revalorisation des prestations sociales va être gelée à 1%, celles de l’AAH, du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique et du minimum vieillesse continueront à être indexées sur l’inflation. C’est bien le minimum ! Franck Seuret - Photo : Pierre Chabaud/Matignon

     
    Source: Faire Face
  • Avancée importante dans le traitement de la mucoviscidose

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    Plus de 6 000 malades en France souffrent de mucoviscidose. Cette maladie, appelée aussi fibrose kystique a une origine génétique. La mutation porte sur un gène codant pour une protéine dite CFTR. Elle entraîne une ouverture insuffisante des canaux tapissant les parois des glandes de nombreux organes, notamment au niveau du poumon, du pancréas et du foie. Cela se traduit par des sécrétions de mucus trop épaisses qui vont encombrer les intestins et surtout les bronches, provoquant des infections pulmonaires graves répétées. Malgré une amélioration notable de sa prise en charge, son issue est létale avec une espérance de vie ne dépassant pas 50 ans en France.


    Pour la première fois, un traitement efficace dans le temps contre les effets de cette affection génétique vient de voir le jour. Il a la particularité de s'attaquer à la cause de la maladie chez certains enfants touchés par la mucoviscidose. Les résultats de l'étude sont parus dans la très sérieuse revue anglaise New England Journal of Medicine et ont été repris hier sur le site santé du Figaro.

    En résumé, les travaux des scientifiques et médecins ont démontré l'intérêt thérapeutique d'une molécule, l'ivacaftor (dénommé aussi KalydecoTM ou VX-770), dont l'action augmente l'ouverture du canal CFTR, ce qui fluidifie les mucus et, par conséquent, désengorge les bronches. Sa prise met en évidence chez des enfants porteurs au moins d'une mutation (G551D) du gène CFTR, une capacité respiratoire supérieure de plus de 10 % par rapport à un groupe placebo. Les patients traités par l'ivacaftor ont aussi fait deux fois moins de surinfections, pris plus de poids et leur qualité de vie s'est notablement améliorée. Cet effet bénéfique s'est maintenu jusqu'à 48 semaines sans effets secondaires.

    Le développement d'un traitement spécifique d'une mutation, ayant des effets cliniques durables sur les patients, représente un pas en avant novateur et encourageant. Des essais élargis à des mutations apparentées vont débuter en 2012 afin de bénéficier à d'autres malades. Olivier Clot-Faybesse

  • Secteur adapté et protégé : des prestations « trop chères » selon les entreprises

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    EA APF Epinal_001 © S. Le Clezio (28).jpgLe groupe de protection sociale Humanis a rendu public, aujourd'hui, son premier baromètre de la sous-traitance avec le secteur adapté et protégé. Il révèle que le principal frein à l'achat auprès des Etablissements d'aide par le travail (Esat) et des entreprises adaptées (EA) serait le prix - jugé trop élevé - des prestations proposées.

    Réalisée en mai et juin 2011 auprès de 708 entreprises, l'enquête qui a abouti au premier baromètre Humanis de la sous-traitance avec le secteur adapté et protégé confirme l'augmentation du recours par les entreprises françaises à la sous-traitance avec ce secteur (1). Un secteur qui leur  permet de répondre à leur obligation d'emploi de 6% de personnes handicapées. D'ailleurs, deux tiers des entreprises interrogée y ont fait appel en 2010.

    Pour autant, ce marché de la sous-traitance - estimé à 570 millions d'euros - ne devrait guère progresser à court terme : selon l'étude, 70% des entreprises n'ayant jamais fait appel au secteur ne comptent pas le faire à l'avenir. Et les sociétés clientes n'envisagent pas d'augmenter leurs achats l'an prochain.

    Or, selon les déclarations des entreprises sondées, la moitié des contrats passés sont déjà inférieurs à 1 500 €/an. Ce qui laisse entrevoir un effet d'aubaine : pour échapper à la surcontribution Agefiph, les employeurs ne se contentent-ils pas de conclure des contrats d'un faible montant ? (2)

    (1) Sous l'effet de l'augmentation de la contribution Agefiph, le taux de recours à la sous-traitance auprès des entreprises soumises à l'obligation d'emploi des personnes handicapées est passé de 26% en 2006 à 51% en 2009 (chiffres Dares et Agefiph).

    (2) Un montant minimum pour ces contrats doit être fixé par décret, selon la loi du 28 juillet 2011. Il n'existe pas à ce jour.


    Un mauvais reflet de la réalité du secteur...

    Eux évoquent un tout autre frein à leurs achats : qu'ils soient ou non clients, 60% pointent du doigt le prix élevé des prestations des Esat et des EA. Un pourcentage qui grimpe à 81% pour ceux qui ont fait des achats par le passé sans les renouveler. Trop cher, le secteur adapté et protégé ? «  Ce serait plutôt le contraire ! », s'étonne Emmanuel Lordet, le responsable d'APF Entreprises qui regroupe 25 Esat et 23 EA.

    « Globalement, on est compétitif avec des tarifs, en sous-traitance industrielle par exemple, inférieurs au marché classique. Je pense que les résultats de cette enquête ont été pollués par l'activité commerciale de centres d'appel qui passent des contrats avec certains Esat et vendent, avec des arguments misérabilistes, des fournitures de bureaux à des prix trois ou quatre fois plus élevés que le marché. »

    ...Mais un bon révélateur de ses difficultés

    De fait, 60% des achats effectués l'an passé par les entreprises clientes qui ont été interrogées concernent la "bureautique-informatique", ce qui ne représente pas la réalité de l'offre proposée par le secteur. Néanmoins, ce baromètre a le mérite de « poser les problèmes », estime Emmanuel Chansou, directeur du Gesat (Groupement national des établissements et services d'aide par le travail) : disparité des tarifs, difficulté structurelle à diversifier l'offre et méconnaissance des capacités du secteur par les entreprises.

    Un exemple : « En Esat, l'État ne finance que le coût lié à l'encadrement médico-social - à hauteur d'un éducateur pour douze travailleurs handicapés - pas celui lié à l'encadrement de l'activité. Lorsqu'un établissement mobilise six travailleurs pour tondre 100 m2 de pelouse, il y a des coûts annexes... » Un fonctionnement que les entreprises clientes ignorent généralement, comme le note également l'étude en les incitant à « développer leurs connaissances concrètes » du secteur adapté et protégé. Aurélia Sevestre - Photo Sébastien Le Clézio

    Source: Faire Face